J’habitais Paris, dans le 5e, tout près du Jardin des Plantes. Une nuit d’été, je fus réveillée par une espèce de peur viscérale. Un grondement très sourd résonnait dans les murs, se réverbérait dans les vitres, comme un halètement qui pénétrait les os. Et après un instant, tirée des brumes du sommeil, rappelée à ma présence, je reconnus Maurice. Maurice, le lion de la fauverie du Jardin des Plantes rugissait à la lune, et Paris sentait la savane, la sauvagerie, les temps immémoriaux et la chaleur ocre de l’Afrique.

Aujourd’hui, Maurice n’est plus, les fauves ont enfin quitté Paris, et moi aussi.

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