Comme un tapis d'étoiles miniatures.

June 6th, 2014, 9am

Les pissenlits comme une nappe d’étoiles minuscules en suspension au dessus des voies.
Puis le train. Le choc thermique.
 dessin1

dessin2 Les gens qui racontent leur vie dans le wagon.
Comme moi mais a voix haute. Tous ensemble. Les informations farfelues de destinations qui s’évaporent une gare plus tard. Mais comment font les touristes ? Les odeurs de pisse. Les jeunes fans de Rap qui mettent leurs casque et psalmodient presque à voix haute, le regard fou. Puis le train progresse et la situation aussi. Premier jour dans nouveau poste. Tout s’est réglé assez vite. Bonne ambiance.
Collègue O. un peu étrange : “tu sais je ne suis pas aimé de la société ?”
“tu crois qu’on va s’entendre ?”
“Et si je te dis que ta tête ne me revient pas?”
Et il désamorce immédiatement les agressions bénignes qu’il lance. Il demande aussi ce que je fais pour le week end et quand je lui réponds il dit qu’il n’a pas le temps de me répondre car trop de travail.  diabolo Et se marre comme le chien Diabolo, de Satanas et diabolo. J’en glisse deux mots à F. très discrètement. “Il est très accaparant. Un peu bizarre mais pas méchant. Mais si tu lui donne le doigt il te prend le bras.” Je rétablis le code de verrouillage de l’iPhone. Collègue G. très charmant, grand, fin, veste en lin bleu, new balance aux pieds. Pourrait être japonais. Pourrait être Hiro. Même si Hiro est plus beau. Collègue F. très années 50, voire 40. Petite, plantureuse, très élégante. Une montre en céramique blanche au poignet. Chanel? Elle n’a pas de tv nous apprends un repas en commun durant le quel je me dis qu’il va falloir que je regarde de nouveau les actualités sous peine de passer pour un ermite. Le fait qu’ils subissent tous le même programme leur donne tacitement le droit de se sentir experts. “Ça crée du lien” dira D. Du lien au sens entrave ? La journée prend fin.
Chaleur accablante dehors. Arrêt et sortie Gare Du Nord. Pour récupérer des pièces, une résistance. Qu’il me faut entraîner et développer si je veux résister. Sur le trottoir un homme maigre, cheveux et barbes longues dessine des signes avec des herbes sur des cartons sur lesquels il s’assoit. Je croise des hommes et des femmes d’une agressivité sexuelle tacite incroyable.
Je me concentre, j’érige des plaques de protections mentales épaisses.
Je pense à Tokyo.
Je pense à Tokyo.
Je reviens vers l’agence de la compagnie de transports dans le but de réactiver ma carte. On nous fait attendre sur des chaises, en vitrine. Quand c’est le tour d’une personne les gens se lèvent et se décalent pour occuper la place vacante. Comme devant certains restaurants à Tokyo.
“Tu fais une évaluation” lui dit sa collègue.
“On va faire une dictée ? Huhu” je demande.
“Houuuuh” dit il, amusé.
Dans le train c’est la fournaise. Pourtant il existe quelque part une ville où il y a plus de monde et où les transports sont climatisés. Je pense à …  dessin Je regarde un enfant asiatique boire une énorme bouteille d’eau. Ma gorge se transforme en désert. On roule fenêtres ouvertes et le vent est presque agréable. Il m’attend a la gare. C’est le week end.

PS : mésange, c’est pas mal les lundredis. Et ce chien, quelle horreur !


Shu said thanks.

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Nisan Gogo

Hobonichi (un peu chaque jour. abréviation). Chronologiquement : http://hobonichinotes.blogspot.com

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