Raymonde est morte à une heure du matin. Arrêt cardiaque. 96 ans.
Je me sens triste mais pas dévasté.
Elle aura eu une belle vie. Elle est morte en bonne santé. D’un coup. Sans se dégrader. Je la remercie de rendre son départ “facile”.
Je trouve ça “élégant”.
Elle ne faisait pas de “chantage affectif” et ça c’est énorme.
Et la famille de mon père réagit de façon très confortable. Genre “t’inquiète pas on va s’en sortir”. Je pense qu’il y en aura un de contre-coup mais pour l’instant ça va. Je voulais juste l’interviewer sur sa vie passée et je n’en ai pas eu le temps.
On est de passage. Elle vivait dans un petit appartement. Elle n’a pas grand chose. Et je ne pense pas vouloir quelquechose d’elle. Il faut lâcher prise. Je surmonte. Ça fait bizarre parce que du coté de ma mère c’est plutôt des pleureurs. Ce qui m’embête le plus c’est qu’il n’y a plus de vieux dans la famille maintenant. Je vais peut être réviser mon rapport au fait de garder des choses.

Plus tard j’ai fait Zazen dans le jardin. C’était bien. J’ai coupé des vieilles fleurs, des vieilles branches. J’ai laissé glisser les pensées.

A midi je fais une sauce tomate.
Recette de mon autre grand mère. J’invite les princesses à ma table. J’espère qu’elles s’amuseront bien.

Ps : la rose en photo car hier elle était encore à la branche et que ce matin elle est tombée, d’un coup.