Max Pinckers : "Rendre visible, l'invisible"

May 15th, 2014, 4pm

Attaché aux univers de Gutenberg et de Niépce, le photographe Bruxellois Max Pinckers accompagne toujours ses photographies d’un texte qu’il publie sous forme de livres photo. Son nouvel ouvrage « Will they sing like raindrops or leave me thirsty » va prendre la direction des presses. L’artiste se concentre à la fois sur l’image et l’écrit qui l’accompagne. Rencontre.

Max Pinckers fait partie de la nouvelle génération de photographes belges. Jeune, 25 ans, il est déjà reconnu par la profession. Il a remporté plusieurs prix photographiques dont celui de la ville de Levallois en 2013 (1). Bibliothèques en arrière-plan, il est en plein travail. Un collègue photographe Gauthier Oushoorn est avec lui. Ils ont un projet commun. Objectif faire de la trois dimensions. Tout reste à construire. Sourire aux lèvres, moustache brune et barbe de trois jours c’est avec un regard malicieux que Max Pinckers répond aux questions en anglais. De son enfance en Asie, le photographe garde un attachement particulier à cette région. « Je ne vis à Bruxelles que depuis environ quatre ans. J’ai toujours choisi de retourner en Asie pour réaliser mes séries de photographies. Je m’y sens comme chez moi ». Il s’installe en Belgique en 2008 pour ses études à la Royal Academy of Fine Arts à Gant. Depuis ce cursus, « je travaille sur les éléments de la nature. Jusqu’à présent, je fais des documentaires et j’essaie d’aller au-delà de ce qui peut paraître évident. Je fais une fiction. J’ai plusieurs moyens avec le texte, les formes, la distance. Certaines choses sont mises en scène pour essayer de raconter une plus grande histoire que l’image telle qu’elle est affichée », explique l’artiste. « L’idée ou l’histoire que je veux raconter, a souvent quelque chose d’abstrait. On ne peut pas la voir. L’image est toujours en deux dimensions, ce qui est assez ennuyeux », affirme-t-il. Alors il essaie « de rendre l’invisible visible ». Il s’est installé à Bruxelles à la fin de ses études. La ville n’est cependant pas son terrain de jeu photographique. Pour autant, il « y pense depuis longtemps ».

Le livre-photo un objet « démocratique »

Le jeune photographe réalise des livres photo. Un format auquel il est très attaché, « le meilleur média pour raconter un histoire ». Et cela vient de la constitution même du livre, un objet « démocratique ». « L’auto-publication est très répandue maintenant. Les possibilités se sont accrues. C’est un format idéal pour montrer des séries de photographies ». Ses expositions sont aussi le moment de faire le lien entre livres et tableaux, une combinaison qui « permet de donner le contexte ». Il transcrit en exposition ses livres. « Les ouvrages donnent le contexte de l’histoire, et les photographies sont accrochées aux murs ». Max Pinckers renchérit : « ce sont deux façons différentes d’imaginer leurs compréhensions ».

(1) Ses prix.

Photos utilisées avec l’aimable autorisation de Max Pinckers.

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« The Conclusion of A Movement in A Neutral Direction » par Max Pinckers et Gauthier Oushoorn, à la Galerie, Le Botanique, Bruxelles. Du 5 juin au 6 juillet 2014.

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Nicolas Dumas

Etudiant en journalisme à l'Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine (IJBA).

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