Il y a deux ans, Ihsane Jarfi a perdu la vie pour le seul motif d’aimer les hommes. Il avait 32 ans. Dans le cadre du Pride Festival, samedi 3 mai, une centaine de personnes dont la famille du jeune homme, ont participé à la marche blanche organisée par les associations Outrage et la maison Arc-En-Ciel.
Ihsane Jarfi a été enlevé par quatre individus devant un bar gay de Liège en avril 2012. Ils l’ont torturé et tué avant de le déposer nu dans un champ en périphérie de la ville.
Un classique fait divers ? Un règlement de comptes qui tourne mal ? Non. Ihsane Jarfi a été assassiné car il était homosexuel. Ses agresseurs ont voulu « casser du pédé » comme le mentionne son père, Hassan Jarfi lors de son discours à la fin de la marche. La même année, Jacques Kotnik, lui aussi gay, avait été tué à coups de marteau dans un parc à Liège. Jamais auparavant la Belgique n’avait connu de crimes de ce type.
La communauté LGBT (lesbien, gay, bi, trans) belge a été bouleversée par ces deux assassinats et tient à rappeler à la veille des élections du 25 mai 2014, que malgré la loi anti-discrimination, la Belgique n’est pas exempte d’agressions homophobes.
La marche blanche a traversé le centre-ville de Bruxelles, de la place Fontainas à la place de l’Albertine, en silence à la lumière des bougies et des couleurs des drapeaux arc-en-ciel. A la fin de ce moment de recueillement, des lanternes en papier coloré ont été allumées à la tombée de la nuit et lancées vers le ciel. Ce crime ne devrait pas rester impuni, puisque le procès des agresseurs présumés d’Ihsane Jarfi aura lieu aux assises de Liège en novembre prochain.
Hassan Jarfi, le père de la victime, a pris la parole à la fin de la marche pour remercier les organisateurs et les gens présents devenus ”sa deuxième famille”. Au printemps 2013, il a publié un livre Ihsane Jarfi, le couloir du deuil aux éditions Luc Pire.
Dans cette interview, Hassan Jarfi, le père de la victime raconte comment depuis deux ans, il lutte contre l’homophobie.
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