Nouveau venu sur la scène hip-hop bruxelloise, Manuel Francisco Murillo Perdomo, a.k.a. 13Pulsions est rappeur, mais avant tout graffeur et dessinateur. Ses œuvres ornent de nombreux endroits de la ville comme la terrasse du Zebra. Défiant les clichés du rap, il est aussi psychologue. « Dans ma profession comme dans mon travail artistique, je travaille avant tout sur l’individu ».
« Quand je produis de la musique, il y a toujours un lien graphique autour. Je rappe de manière très imagée. Mon album solo est un moyen de présenter mon univers ». Derrière le combo bonnet-moustache se cache un jeune italiano-colombien plein de ressources. Un créateur multi facettes estampillé Bruxelles.
Sole Mare, son premier EP, est sorti en 2014. Comme une suite logique, un plaisir perso, qui découle de son activité de graffeur et la complète. Son prochain concert est prévu dans une galerie d’art. « Un peu spécial », confesse-t-il. Mais pas très surprenant. Entretien.
L’univers de 13Pulsions se concentre avant tout sur l’être humain
Tu es Italien, Colombien, ça représente quoi pour toi ?
Ma mère est italienne, mon père colombien. Mais je suis né à Bruxelles, je suis bruxellois. Il y a vraiment ici un mélange culturel important, et ça se ressent dans le rap. La musique rap fait toujours référence aux origines et ce n’est pas anodin si j’utilise l’italien.
Tu as toujours rappé en italien ?
Pour le moment, tout est en italien, mais avant je rappais en français, et encore avant en espagnol. J’étais dans un groupe qui s’appelait Ghetto Blast Band. On était trois rappeurs et on mélangeait trois langues. C’est là que j’ai pris la direction de l’italien. Un mec rappait en français et un autre en anglais.
Tu écoutes surtout du rap ?
C’est vraiment la musique qui m’a vu grandir. Au départ beaucoup de rap français, de rap belge. Beaucoup de rap belge, parce qu’à l’époque c’était accessible très facilement. De Bruxelles, j’aimais beaucoup Rival, qui a eu pas mal de connexions avec le rap français, Ultime Team, Starflam… Sozyone, l’un des rappeurs de Puta Madre m’a beaucoup influencé, surtout graphiquement. Ensuite, j’ai perdu le rap pendant un moment. Je trouve qu’il y a eu une phase trop bling-bling, où le message était à chier. Je ne dis pas qu’il faut véhiculer uniquement des trucs super intéressants, mais ça me fait chier d’écouter des conneries. Donc à ce moment je me suis aussi bien détaché du rap belge que du rap français ou américain. Aujourd’hui j’en réécoute un peu, mais je suis plus ouvert.
Tu es graffeur, rappeur, mais aussi psychologue. Comment relies-tu ton métier et ton travail artistique ?
Je travaille avec des jeunes en difficulté scolaire, dans le milieu de la psychopédagogie. Ça se ressent peut-être plus dans mon travail graphique, mais je cherche toujours un lien avec la psychologie. Je fais des portraits, mets en scène des personnes que je rencontre. Il y a un travail psychologique avant d’attaquer la peinture. Peut-être que tout artiste a ce regard là, mais je le ressens encore plus parce que j’ai étudié la psychologie. C’est avant tout la passion de l’être humain qui explique ma démarche. Dans mon métier comme dans le rap.
Pour découvrir l’univers de 13Pulsions
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